Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de publier une étude, dans la revue Current Biology, ayant permis d’identifier une population de neurones situés dans le cortex auditif du lobe temporal, qui semblent répondre à la combinaison spécifique de la voix et de la musique, mais pas à la parole régulière ou à la musique instrumentale. En d’autres termes, ces neurones répondent au chant.
Mathilde Lefevre. Efficacité et apports de la voix chantée dans la prise en soins de la dysphonie dans le cadre de la maladie de Parkinson. Médecine humaine et pathologie. 2021. ffdumas-03282334f
Université de Normandie, mémoire pour l’obtention du certificat de capacité en Orthophonie.
Fil conducteur : Affection neurodégénérative connue pour ses symptômes moteurs, la maladie de Parkinson est également caractérisée par des symptômes non moteurs, dont des troubles de la voix, souvent sous-estimés par les professionnels de santé. Or, 70 % des patients atteints de la maladie de Parkinson sont concernés par les troubles de la voix seule (dysphonie), c’est-à-dire, sans atteinte de l’articulation. Outil thérapeutique de plus en plus utilisé, la voix chanté offre un bénéfice physiologique et psychique aux patients. L’étude cherche à évaluer l’intérêt et l’efficacité d’une intervention orthophonique par le chant.
Dans cet article, Nicolas Jaud présente sa pratique clinique en addictologie autour de l’utilisation de la voix et de la façon dont celle-ci peut s’articuler avec la symbolisation et le processus de subjectivation du patient.
Après avoir présenté les difficultés psychiques en lien avec les troubles de l’addiction, l’auteur détaille la pratique d’exploration vocale qu’il propose, à savoir « une pratique singulière d’un chant qui s’appuie sur la mise en valeur des harmoniques naturelles de la voix ». Elle se déroule en plusieurs étapes, qu’il développe. Nicolas Jaud explique ensuite la différence entre la pratique proposée et le chant diphonique, auquel elle pourrait s’apparenter. Dans le cadre thérapeutique proposé, le musicothérapeute chante avec le patient. Cette voix du thérapeute, « rassurante », « calme », « chaleureuse » est de nouveau abordée plus loin dans l’article sous l’angle du rapport au lien parental et au processus de subjectivation.
La propagation rapide du Coronavirus impacte désormais le monde entier et de nombreux pays ont choisi de recourir au confinement de la population pour ralentir l’épidémie.
Depuis lors, nous pouvons voir et entendre sur les réseaux sociaux ou à nos fenêtres, en France comme ailleurs, des personnes jouer de la musique et chanter.
Plusieurs musicothérapeutes et musicologues ont témoigné, ces derniers jours, dans les médias pour apporter leur éclairage sur ce phénomène.
Ainsi, dans le Journal La Croix, Émilie Tromeur-Navaresi, musicothérapeute, et Hyacinthe Ravet, musicologue et sociologue, parlent de la musique comme vecteur du lien social. Elle « nous réunit quelles que soient nos cultures, notre histoire ou nos origines », explique notamment Emilie qui ajoute : « Elle permet de nous sentir vivant, de nous rapprocher, même si on est physiquement loin les uns des autres, même si on est confinés. »
Parallèlement, des initiatives ont aussi vu lejour. Miléna Hidalgo, psychologue et photographe, et Clémence Canadas-Salvador, psychologue et musicothérapeute, ont en effet choisi de proposer des consultations vidéos gratuites via Skype, afin d’aider la population à faire face au confinement.
Régis Chazot, La créativité au service de la vie : le chant adressé, dans Jusqu’à la mort accompagner la vie, 2019/4, N°139, pp. 51 à 61
Dans cet article, Régis Chazot se concentre sur l’intérêt de l’art-thérapie et plus particulièrement de la musicothérapie dans l’accompagnement de la personne en fin de vie, « qu’elle soit dans une unité de soins palliatifs, dans un service de soins de longue durée ou dans un Ehpad ». Pour ce faire, l’auteur va d’abord explorer l’essence de son patient, avant de s’attarder sur l’expérience sonore in utero, qu’il qualifie de « sonate maternelle » puis de faire le choix du chant comme mode d’accompagnement, « comme main tendue, comme souffle partagé, comme chant adressé, comme expérience commune d’émotion, comme espace de créativité ». Nombreux sont ici les objectifs thérapeutiques décrits, qu’il s’agisse de favoriser l’expression et la relation, mobiliser le corps, restaurer l’estime de soi, solliciter la mémoire, partager les émotions…
Portée sur les fonts baptismaux début octobre à Pouyastruc (65), l’association Pl’uriel propose, d’une part, des ateliers musicaux collectifs et grand chant choral ouverts à tout public adulte, et d’autre part, des ateliers de musicothérapie, en individuel ou en groupe, auprès de divers publics sur demande. L’ensemble est coordonné par la musicothérapeute et chef de choeur Albine Duport.
Sur Psychologies.com, un très récent article de Charline Delafontaine centre son attention sur les bienfaits de la musicothérapie à travers deux volets :
l’un sur l’autisme, avec l’expérience de la chanteuse lyrique Catherine Boni
l’autre sur l’accompagnement de la maladie d’Alzheimer, avec un focus sur les patients de l’hôpital gériatrique Les Magnolias, à Ballainvilliers (Essonne), qui sont accompagnés par la chanteuse et musicothérapeute Pilar Garcia
Dans le dernier numéro de Soins Gérontologie (Vol. 24, N°140, novembre 2019), revue publiée par Elsevier Masson, deux articles sont consacrés à l’accompagnement musicothérapeutique des personnes âgées en institutions.
Le second :
Émilie Tromeur-Navaresi, Nathalie Chattenet, Chantal Flenne, Juliette Collier, Nordine Wakrim, Salim Wakrim Un projet pluriprofessionnel de musicothérapie en Ehpad
Multi-professional Institutional Music Therapy Project
Pages :20-24
L’association France AVC 22 a lancé, il y a trois ans, un atelier de musicothérapie basé sur le chant à destination des personnes victimes d’AVC.
Les Centres hospitaliers de Saint-Brieuc et de Dinan proposent ce type de rééduction.
Zumbansen Anna, Les bénéfices du chant dans la réadaptation de l’aphasie, Université de Montréal, École d’orthophonie et d’audiologie, Faculté de médecine, août 2014
Extrait du résumé : « Dans cette thèse nous examinons comment le chant peut entraîner des bénéfices durables sur le langage et la communication » des personnes « ayant une aphasie, un trouble acquis du langage causé par une lésion cérébrale ».