Musicothérapie, psychanalyse et neurosciences

Édith Lecourt, La musicothérapie, entre psychanalyse et neurosciences, Revue de psychothérapie psychanalytique de groupe, 2022/2 (n° 79), pages 63 à 76

Dans cet article, Edith Lecourt (psychologue clinicienne, psychanalyste, musicienne et musicothérapeute) questionne l’évolution de la musicothérapie, dont la pratique clinique se transforme sous l’impulsion des recherches neuroscientifiques sur les effets de la musique sur le cerveau.
Ainsi, sa réflexion s’articule autour de cette question : que devient la musicothérapie dans la clinique psychanalytique ?
Après une introduction sur les approches thérapeutiques de la musique à travers l’Histoire, l’auteure retrace comment l’expérience musicale s’est ensuite inscrite dans la recherche scientifique puis neuroscientifique, dont elle évoque un aperçu des résultats et applications. Après quoi, Edith Lecourt explore les limites de cette évolution, ce qui l’amène aussi à repositionner la place de la musicothérapie analytique de groupe, « un dispositif clinique psychanalytique dont l’objectif n’est pas la musique, mais la relation, le développement de l’écoute. »
Edith Lecourt achève ainsi sa réflexion : « la neuro-musicothérapie soigne le cerveau, la [musicothérapie analytique de groupe], elle, s’adresse aux individus, groupes, familles, et institutions en souffrance. »

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Thèse : Création musicale, neurosciences et psychanalyse

Marie Poulain Berhault-Poulain. Usages et fonctions de la création artistique. La musique : des neurosciences à la psychanalyse. Psychologie. Université Rennes 2, 2022. Français. ⟨NNT : 2022REN20003⟩⟨tel-03669553⟩

Cette thèse de doctorat explore d’abord la musicothérapie et la neuromusicothérapie avant de circonscrire les limites de la musicothérapie orientée par la psychanalyse. Elle s’engage ensuite dans une lecture de la psychose entre la psychiatrie, la psychanalyse freudienne et la psychanalyse structurale lacanienne puis explore le cas de Robert Schumann, pour lequel la fonction de la création musicale pourrait être d’alléger la souffrance du symptôme. « En dégageant quelques spécificités de l’œuvre
schumanienne notamment le lied, nous verrons comment la composition a fait suppléance et a reporté l’acte suicidaire », indique l’auteur dans son abstract.

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Certains neurones répondent spécifiquement au chant

Le Massachusetts Institute of Technology (MIT) vient de publier une étude, dans la revue Current Biology, ayant permis d’identifier une population de neurones situés dans le cortex auditif du lobe temporal, qui semblent répondre à la combinaison spécifique de la voix et de la musique, mais pas à la parole régulière ou à la musique instrumentale. En d’autres termes, ces neurones répondent au chant.

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Lire l’article complet de Trust My Science, 24/02

Musique et Maladie d’Alzheimer

Vosges Matin, l’Est Républicain et Pourquoi Docteur ont, tous trois, publié un récent article sur l’intérêt de la musique dans la maladie d’Alzheimer.

Stimulation de la mémoire, maintien des capacités de communication, réduction de l’anxiété, amélioration du syndrome dépressif ou encore maintien de l’autonomie, les effets positifs observés et démontrés sont nombreux.

Vosges Matin évoque notamment une étude menée par une équipe de chercheurs de l’Université d’Helsinki, qui a permis de distinguer deux types d’accompagnement à privilégier selon le stade de la maladie. Ainsi, le chant permet de stimuler la mémoire au stade précoce tandis que l’écoute musicale est préférable à un stade plus avancé.

Chacun des articles s’appuyant sur les bénéfices de la musique pour la personne atteinte d’Alzheimer, évoque la musicothérapie dans l’accompagnement des malades.

L’Est Républicain cite ainsi la reprise récente des ateliers de musicothérapie au sein de France Alzheimer 55.

Pourquoi Docteur met, pour sa part, à l’honneur la dimension neuroscientifique en s’appuyant sur une nouvelle étude menée par des scientifiques de l’université de Toronto, dont Michael Thaut. Cette étude suggère qu’écouter ses chansons préférées améliore la fonction cérébrale et la mémoire des patients atteints d’Alzheimer et de troubles cognitifs légers. Des changements s’opèrent alors dans les voies neuronales du cerveau.

Lire les articles :
Pourquoi Docteur, Alzheimer : écouter ses chansons favorites retarde le déclin cognitif

L’Est Républicain, La musique pour lutter contre la maladie d’Alzheimer

Vosges Matin, Alzheimer : les effets positifs de la musique

Thèse Neurosciences / Université de Genève : Effet de la musicothérapie sur le développement cérébral des bébés prématurés

ALVES SA DE ALMEIDA, Joana Rita. Early structural connectivity in preterm infants’
brain and how music might shape it
. Thèse de doctorat : Univ. Genève et Lausanne, 2020,
no. Neur. 283

Eléments de l’abstract : Cette thèse cherche à évaluer les effets de la musicothérapie sur le développement structurel cérébral des enfants nés grands prématurés.
L’auteur arrive à la conclusion que l’intervention musicale postnatale précoce a conduit à une amélioration de la maturité microstructurelle d’autant plus importante qu’elle survient dans des régions présentant une altération due à la naissance prématurée et qui sont connues pour être impliquées dans l’audition, la cognition et le traitement des émotions.
Ainsi, la musicothérapie permettrait, de manière non invasive, d’améliorer le développement cérébral des nourrissons prématurés. L’effet observé « sur le circuit orbitofrontal-temporopolaire, pourrait aider à atténuer les déficits socioémotionnels fréquemment observés dans cette population et à prévenir la perte de potentiel et les troubles neuro-développementaux associées à la prématurité ».

Visioconférence – Maël Grand / Anne-Charlotte Declercq : La musicothérapie, une profession qui se (re)définit – De la psychanalyse aux neurosciences

Maël Grand, musicothérapeute et neuromusicothérapeute fraîchement élu à la vice-présidence de la Fédération Française de Musicothérapie, aborde tous les aspects de la musicothérapie et de la neuromusicothérapie dans cette visioconférence organisée par la neuropsychologue belge Anne-Charlotte Declercq. A voir ou à revoir.

Musique et cerveau : « La symphonie neuronale » par Emmanuel Bigand

Chercheur en neurosciences cognitives à l’Université de Bourgogne, Emmanuel Bigand vient de publier, avec la neuroscientifique Barbara Tillman : « La symphonie neuronale – Pourquoi la musique est indispensable au cerveau ». Dans une interview sur France Musique, Emmanuel Bigand évoque d’abord le parcours qui l’a amené à s’intéresser aux effets de la pratique et de l’écoute musicale sur le cerveau.

Expliquant que les découvertes liées au développement de la neuro-imagerie ont permis de montrer que « la musique a vraiment une importance dans l’évolution de l’humanité, qui va au-delà d’une activité de culture ou de loisirs », le chercheur évoque aussi les perspectives de prise en charge de maladies neuronales, pour lesquelles la musique offrirait un accès aux zones atteintes, citant notamment l’exemple d’Alzheimer.

Il détaille ensuite ce qu’il entend par « symphonie neuronale » en développant différents exemples de la façon dont la musique parvient à activer des zones du cerveau très dispersées et comment elle favorise la neuro-plasticité, avec un impact sur des activités qui ne sont pas musicales.

Evoquant les différents âges de la vie, Emmanuel Bigand explique que la musique joue un rôle dans l’attachement de l’enfant dès la naissance et qu’elle a tout autant d’impact sur les patients atteints de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, pour conserver une relation autrui. Enfin, l’interview s’achève sur les applications cliniques des recherches sur les effets de la musique.

Lire l’entretien sur France Musique, 2/10/2020

Clara James et « la puissance réparatrice » de la musique

D’abord violoniste professionnelle, Clara James est aujourd’hui chercheuse en neurosciences. Professeure à la Haute École de santé de Genève, elle explique brièvement, dans une récente interview accordée à 24heures.ch, comment la musique permet de réduire l’anxiété et la douleur, quels rôles jouent le rythme, le tempo d’une musique dans l’apaisement des tensions, pourquoi une même musique peut avoir un effet différent sur l’être humain selon son état d’être, comment elle peut raviver des souvenirs etc…
Clara James aborde également, dans cette interview, les découvertes des neurosciences en matière de plasticité du cerveau ainsi que ses projets de recherches « autour du pouvoir à la fois éducatif et thérapeutique de la musique. »

Lire l’article complet, 24heures.ch, 19/04/2020

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Une équipe de recherche étudie la façon dont le cerveau décode musique et parole

Un récent article paru sur Futura-science.com évoque une étude récemment menée par une équipe franco-canadienne en vue de comprendre, au niveau physiologique et neuronal,  comment les deux hémisphères du cerveau humain sont mobilisés pour reconnaître une mélodie ou comprendre une phrase.

« Une équipe de recherche codirigée par Benjamin Morillon à l’Institut de neurosciences des systèmes (Inserm/Aix-Marseille Université), en collaboration avec des chercheurs de l’Institut-Hôpital neurologique de Montréal de l’Université McGill, a utilisé une approche innovante pour comprendre comment le langage et la musique sont décodés au sein de chaque hémisphère cérébral chez l’humain », explique notamment l’article.

Les résultats ont été récemment publiés dans la revue Science (Distinct sensitivity to spectrotemporal modulation supports brain asymmetry for speech and melody).

Lire l’article de Futura-science, 2/03

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36.9 : « De la musique pour accorder le cerveau »

Magazine santé de la Radio Télévision Suisse (RTS), 36.9 s’est récemment intéressé aux effets de la musique sur notre cerveau.
Le documentaire ci-dessous fait notamment intervenir, Hervé Platel, professeur de neuropsychologie (Université de Caen), Clara James, professeure responsable de l’Institut de Recherche de la Haute Ecole de Santé de Genève ou encore Petra Hüppi, médecin cheffe du service du développement et de la croissance des Hôpitaux Universitaires de Genève.